Bataille imaginaire

Biso le Héros était dos à dos avec ses deux amis. Une horde de deux cent cinquante rats et vermines en tout genre les entouraient. Biso avait juste revêtit une cape et prit son énorme épée.

- Mes amis, cette fois c'est la fin !

- Nous ne devons pas mourir comme ça! Battons-nous jusqu'à la fin!

Martin prit son épée et la leva, puis l'abbatit sur la vermine la plus proche de lui. Et la bataille commença. La souris se battait de toutes ses forces. Elle tranchait, coupait, tournoyait et tuait encore. Elle aperçut à travers la mélée un chat sauvage, qui devait commander la horde. Mais, il était hors d'atteinte. Tout en continuant à se battre, Martin se rapprocha de Vivelame et de Biso et leur cria:

- Qu'allons-nous faire?

Invité

Vivelame réfléchit un instant et dit, tout en tranchant la gorge d'une belette avec son sabre et en transperçant le corps d'un furet avec sa pique:

-Y faut qu'on tue c'chat sauvage!

Puis elle fit un demi-tour sur elle-même, et tandis qu'elle transperçait de son sabre le rat se trouvant maintenant devant elle et qu'elle assomait de la hampe de sa lance une hermine qui s'était trop approchée, elle détendit sa patte arrière gauche pour l'envoyer de toute sa puissance dans l'estomac d'un renard rabougri. Par maladresse ou par cinisme, sa pique alla d'elle-même transpercer la patte d'un rat avant d'en heurter la tempe avec la hampe, à l'instant mêmeoù un furet perdait littéralement la tête.

-Allons nous adosser à c'rocher! cria la hase, et elle attendit tout en tranperçant un furet et en écopant d'une plaie à la jambe (le rat qui la lui fit n'eut pas le temps de s'en vanter) que ses amis aient l'obligeance de la suivre.

Biso reçut tout à coup une lame entre les côtes. Il décapita immédiatement le coupable et envoya un magnifique upercut à la vermine voisine. Puis, sans écouter ses amis, il s'enfonça dans la mêlée, en balançant son énorme épée de droite à gauche, tel un bûcheron coupant du bois et des buissons. Une flèche se planta dans sa patte.

- Soif de sang ! Iiiiouuuuuuuuuuuuullaaaaaaaaaaaalllllliiiiiiiiiiie !!!!!!!!¨

Il décapita d'un seul coup trois vermines, tout en s'approchant de la garde rapprochée du chat sauvage....

Martin regarda avec horreur Biso céder à la soif de sang et foncer vers le chat sauvage...qui était entouré de plusieurs dizaines de vermines! Le blaireau allait périr, mais Martin ne pouvait pas s'interposer, à part si bien sûr il en avait assez de la vie.

Ne restait donc qu'une seule solution:

- Vivelame, viens, nous devons l'aider!

Sans faire attention à si Vivelame l'avait suivi, le guerrier traversa la mêlée vers une mort presque certaine. Mais c'était ça ou la mort vraiment certaine du blaireau.

Invité

Vivelame continuait à couper les bras et les têtes qui dépassaient de la masse des vermines et elle donnait, dès qu'il y avait un peu moins de lames pointant dans sa direction, de bons coups de ses pattes arrière que les vermines n'avaient pas vraiment l'air d'aprécier. Peu après qu'elle ait lancé son idée, les choses se précipitèrent: Biso le Héros, en bon guerrier blaireau, devint la proie de la soif de sang et fonça dans le tas informe des vermines dans le but d'atteindre le chat sauvage qui menait les vermines.

-Vivelame, cria Martin, viens, nous devons l'aider!

Et il se mit à courir dans la trace de morts laissée par le seigneur blaireau. Le sergent-instructeur Fleurmortelle décida de faire un petit détour par la gauche et elle s'élança à sont tour dans la mêlée en utilisant ses puissantes pattes arrières pour sauter de droite et de gauche en maniant ses armes. Les vermines qui s'étaient trouvées hors d'atteinte de Biso le Héros le regardaient avec effarement et avaient généralement à peine le temps de se retourner avant de se faire assomer par la hampe de la pique de Vivelame, transpercer par la pointe de cette même pique ou trancher une partie du corps par le sabre d'escrimeur que Vivelame tenait dans sa main droite, au choix. Bientôt, la hase rejoignit ses amis, et elle dut baisser ses oreilles pour ne pas se les faire trancher par l'épée du blaireau qu'il maniait comme une faux. Si l'épée avait réellement été une faux, et les vermnes du blé, le Seigneur Blaireau aurait d'ailleurs fait une fort bonne moisson, tout comme celle que réaliait Martin le Guerrier juste à côté de lui. Un furet eut la mauvaise idée d'atteindre Vivelame au niveau des côtes, et en le transperçant, celle-ci lui cracha:

-Voyons, monsieur, quelle éducation! Une si belle tunique!

Puis elle se relança dans le combat. Ce n'est qu'alors qu'elle remarqua que le chat s'était de nouveau éloigné.

Biso vit ses amis arriver du coin de l'oeil mais ne s'en soucia guère, tout au plus que ce coup d'oeil lui valut un dard acéré d'une flèche sur la main. Il la retira et l'enfonça comme un poignard sur la vermine la plus proche, ne regardant pas son pelage, détrempé par le sang des vermins et le sien. Puis il emprocha une vermine et en décapita une autre tout en se ramassant un coup de pique dans les côtes. Il prit la vermine qui lui avait fait celà et l'étrangla d'une main avant de la jeter contre la garde raprochée du chat sauvage qui roula pêle-mêle. Puis le chat s'enfuit, Biso lui couru après.

- Ioouuuuuuuuuuuuullllllllaaaaaaaaaaaaaaaaalllllllllllllliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie !!!

Il lança un coup en direction du chat qui l'évita et son épée se ficha dans la terre trop profondément, coincée. Le chat en profita pou lui sauter dessus, le mordre à l'épaule et lui enfoncer un poignard dans la patte gauche. Biso le regarda puis lui assena un redoutable poing qui l'envoya valdinguer. Puis il se mit à vaciller, soudain conscient du sang qu'il avait perdu et de ce qu'il avait fait. Les vermines étaient déjà fortement réduites en nombres par ses assauts et ceux de ses amis.

Biso s'affaissa un instant, sans doute à cause de ses blessures. Le chat sauvage, lui, était étalé dans la poussière des suites du coup du blaireau. Mais le félin ouvrit les yeux et commença à se traîner pour se mettre en sécurité.

*Il ne va pas fuir, pensa Martin, alors qu'il a manqué de tuer Biso!*

Et la souris, se frayant un passage dans les rangs des vermines restantes (leur nombre devait maintenant s'élever à 150), rattrapa le chat et lui donna un coup avec la garde de son épée, puis lui dit:

- Je devrais te tuer, et j'en suis capable, mais tu es à terre, et c'est Biso que tu as blessé, aussi choisira-t-il lui même ton sort.

Et Martin assomma le chat.
La bataille recommença, mais les vermines, voyant leur chef hors de combat, étaient hésitantes à continuer de se battre. Cela laissa quelques instants de répit à Martin pour s'approcher de Biso.

Invité

Vivelame rejoignit les deux guerriers en quelques bonds et, en perçant la bedaine d'un rat avec sa pique, leur glissa:

-Eh bien, ces vermines semblent hésiter, dit'donc! J'propose donc qu'nous mettions en oeuvre c'te tactique: Nous nous avançons chacun notre tour et les deux autres nous rejoignent deux s'condes plus tard. En somme, quand on le fait vite, ça permet de former un fichu cercle qui tourne et s'déplace dans les rangs d'ces sacrées vermines en prenant un minimum de risques pour chacun. Mais on peut pas commencer avec ces blessures, messire! Martin, voulez-vous bien nous couvrir pendant une minute lorsqu'on s'ra vers c'rocher qui dépasse là-bas?

Sans attendre de réponse, Vivelame dirigea d'autorité ses deux amis vers le rocher, et tandis que Martin les couvrait, elle obligea le blaireau à mâcher une plante qui avait des effets hémostatiques. En une minute, lesplaies les plus graves eurent cessé de saigner, et Vivelame fut forcée de s'écarter, car le seigneur blaireau, aveuglé encore par la soif de sang, aurait pu la rejeter à cinq mètres de là sans la moindre peine.

-Allons-nous mettre mon plan en oeuvre? cria tout de même la hase à l'adresse de ses deux compagnons de combat.

En attendant leur réponse, elle trancha la patte d'un furet qui avait planté son épée juste à côté de la patte arrière de la hase, étripa une belette qui avait déchiré le bas de sa tunique et transperça un rat dont la lame alla se planter dans le corps d'un de ses congénères.

Martin, tout en continuant à protéger Vivelame et Biso pendant que la hase essayait tant bien que mal de soigner le blaireau, répondit à la guerrière:

- C'est une bonne idée. Mais Biso est sous l'emprise de la soif de sang, il risque de foncer sans réfléchir! Nous pouvons essayer de lui faire reprendre ses esprits, mais pour ça il nous faut un moment de trêve!

Martin para un coup, puis, en voyant une corde suspendue par un incroyable hasard à un chêne bien solide, la souris eut une idée. D'un saut, il grimpa sur un rocher à proximité de la corde. Et, la prenant dans une main et son épée dans l'autre, il saut et traversa tout le champ de bataille en criant:

-Mousssseraaaaaaaaaaaaayyyyyy!

Coupant en deux les rangs de vermines, un vide se forma là où Martin était passé en décapitant tous les ennemis qui se trouvaient sur son passage.

- Rouuuuugemuraaaaaaaaaiiiiiillle!

Le guerrier refit un passage dans l'autre sens, tel un fléau, tuant toutes les vermines qui avaient comblé le vide. Puis Martin atterrit sur ses pattes juste à côté de ses deux amis.
Les vermines, effrayées par tous les morts, reculèrent.

- On a un instant de répit, murmura Martin à Vivelame, essayons de ramener Biso dans son état normal.

Invité

La hase admira l'aller et retour de Martin, mais elle restait concentrée, et une vermine l'apprit à ses dépens en se faisant trancher la gorge par la lame qui, pour un peut, aurait semblée animée de sa propre vie. Pour "ranimer" le seigneur blaireau, Vivelame ne voyait qu'une solution, qu'elle hésitait à mettre en pratique. Elle réfléchit un instant en envoyant valser un furet qui avait oublié qu'elle avait des pattes arrière particulièrement puissantes, et elle hésita un bon moment. Mais elle respira finalement un grand coup et s'approcha du seigneur blaireau qui était entouré par un vide entre lui et les vermines, car il décimait celles-ci rapidement. Le sergent-instructeur avança prudemment, et lorsqu'elle fut à portée de patte du seigneur blaireau...elle lui administra une claque magistrale.

-Voilà, m'sieur, vous êtes d'nouveau dans votre état normal. V'z'êtes d'accord d'attaquer les vemines à nous trois, maint'nant, sans essayer d'nous trancher les oreilles en moissonnant avec votre épée?

Vivelame se retourna et cracha au rat qu'elle venait de transpercer:

-On t'as jamais dis qu'ça s'faisait pas d'attaquer les gens par-derrière?

Puis elle ajouta:

-Bon, les amis, on devrait pas y r'tourner? Parc'que sinon, ces vauriens s'raient bien capable d'essayer ensuite de nous piquer le peu d'nourriture qui nous reste, dites donc!

La centaine de vermines restante commençait à se rapprocher, en croyant que les trois amis avaient abandonné. Quel ne fut donc pas leur surprise quand un blaireau, une hase et une souris bien décidés à en finir se mirent à se déplacer dans leur rangs, formant un cercle destructeur qui tuait tout sur son passage.

Martin avança à son tour, puis fut rejoint tout de suite par Biso et Vivelame. Un énorme renard se planta alors devant la souris, puis, d'un puissant saut, atterrit à l'intérieur du cercle. Aussitôt, quelques vermines voulant faire de même se heurtèrent au lames des épées, au poings de Biso et au pattes de Vivelame. Mais pendant ce temps, le renard essayait de les attaquer, et les trois guerriers étaient donc eux-même pris entre deux parties d'un même camp.

*Au fait, pensa Martin, pourquoi est-ce que je m'inquiète?*

Et d'un coup d'épée, il décapita le grand renard.

Invité

Vivelame recommença le mouvement et les deux autres suivirent. Pendant qu'elle maniait à la fois la lance et l'épée, elle réfléchissait: bientôt, les vermines comprendraient leur stratégie et feraient de même que le renard, ce qui les metrais en danger.

Elle envoya un rat dans la forêt des ténèbres, transperça un furet de part en part et soupira en évitant facilement une épée qui avait tenté de la toucher. Elle n'était pas fatiguée, mais ça n'allait pas tarder. Non pas que leurs ennemis soient particulièrement doués; en combattant contre un seul d'entre eux dans les règles de l'art elle n'aurait pas tardé à l'envoyer au tapis; seulement ils étaient beaucoup plus nombreux et se battre ainsi était un travail de longue haleine, surtout lorsqu'on devait se creuser la tête pour trouver un stratagème afin de ne pas suivre les vermines qui étaient déjà tombées. Elle se racla la tête, mais ne trouva rien au début: jamais, au grand jamais, des lièvres, des hases ou des blaireaux de Salamandastron -même si certains blaireaux attisés par la soif de sang s'étaient précipités au centre des bataillons ennemis- ne s'étaient trouvés dans une pareille situation. Même les fameux seigneurs de Salamandastron avaient une troupe considérable de lièvres belliqueux derrière eux lorsqu'ils se lançaient dans un combat en moissonnant les vies de leurs lames. Eux, ils étaient aproximativement à un contre quarante, peut-être trente, et ils avaient déjà de légères blessures.

Evitant une lance, Vivelame tua par le bronze celui qui avait osé faire une énième entaille à sa belle tunique, et à l'aide d'une de ses puissantes pattes arrières, elle envoya un rat s'empaler sur la pique d'une hermine toute proche, puis une idée germa dans son esprit en voyant tomber le corps du rat. Désormais, les cadavres parsemaient le champ de bataille; les trois amis devraient se créer un chemin en se débrouillant pour avoir au moins toujours deux corps au centre de leur cercle: faute de les défendre réellement, cela déséquilibrerait celui qui se risquerait à sauter à l'intérieur du cercle, leur donnant un temps suffisant pour l'abattre. Elle transmit son idée aux deux guerriers et attendit leur réponse en songeant:

* Si cela dure trop longtemps, on n'aura pas de souper ce soir; il suffit que l'un d'eux ait l'idée de s'introduire non pas à l'intérieur de notre triangle, mais plutôt de manière à en former un carré, ou en prenant la place de l'un de nous, et nous ne pourrons plus rien faire! Pourvu que les autres aient une meilleure idée!*

Martin écouta attentivement l'idée de Vivelame, puis répondit:

- C'est difficile à mettre en oeuvre, mais faisable. Seulement, nous aurons beau traverser le champ de bataille, nous devrons ensuite faire demi-tour, et les vermines risquent d'enlever les corps en comprenant notre tactique, et ensuite elle pourront à nouveau nous attaquer facilement. Non, il nous faut atteindre un endroit stratégique pour la bataille, ou bien menacer les vermines de je ne sais quoi par je ne sais quel moyen.

Martin, tout en continuant à se battre, regarda autour de lui s'il pouvait trouver quelque chose d'utile dans la clairière où ils se trouvaient. La souris écouta attentivement, puis entendit un clapotis d'eau. Il signala à Biso et Vivelame:

- Il y a une rivière non-loin d'ici, sûrement de l'autre côté des rangs de vermines! Si nous pouvons l'atteindre, nous avons des chances: soit le courant est assez fort pour emporter ceux qui tombent dans l'eau, soit il est possible qu'il y ait des brochets! Dans les deux cas, c'est dangereux pour nous, mais aussi pour nos ennemis. Je propose de rejoindre la rivière, qu'en pensez vous?

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