Chasse aux vermines

Martin, Fevria, Vivelame et les six lièvres qui les accompagnaient arrivèrent à la carrière de grès rouge dans laquelle on avait pris les pierres qui avaient servi à la construction de Rougemuraille. Le voyage deouis le gué ne leur avait pas pris trop de temps, quelques heures environ. Au loin, de la fumée s'élevait.

- C'est sans doute les restes du campement des vermines que nous poursuivons, déclara Martin. Restez sur vos gardes, on ne sait jamais.

Ils avancèrent un moment, puis arrivèrent devant un inquiétant spectacle. Une mue de vipère géante, la plus grande que Martin aie jamais vu. Alors qu'il s'approchaient, Martin découvrit l'horrible vérité. Ce n'était pas une mue...c'était une vipère morte! Du sang coulait de multiples blessures, et une lance était encore planté dans sa gorge. Le serpent avait du souffrir longtemps avant de mourir. Martin, après un instant de silence devant la scène, prit la parole:

- C'est une vipère, d'accord, mais n'importe lequel de nos meilleurs amis aurait pu subir le même terrible sort qu'elle, et elle mérite d'être enterrée dignement. Ces serpents sont cruels, c'est vrai, mais ils ne font pas souffrir leur proies.
Le regard du guerrier était rempli de colère, qui grandissait au fur et à mesure qu'il parlait, et la souris était presque sous l'emprise d'une semi-soif de sang, le fléau qui inquiétait nombre de seigneurs blaireaux:
- Je jure que je tuerais tous ces rats, furets, fouines et autres monstres.

Son état devenait inquiétant, car la soif de sang le prenait maintenant entièrement, malgré le fait qu'il essayait d'y résister le plus possible.

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Vivelame voyait la patte de la souris trembler légèrement, de fureur contenue. Elle mis un petit temps à reconnaître les symptômes, car elle n'avait encore jamais assisté à cet évènement; c'est la lueur rouge qui s'alluma dans les yeux de Martin qui lui mit la puce à l'oreille.

-La soif de sang...murmura-t-elle, avant de s'écrier:
-Ret'nez-le vite!

Elle s'élança également vers le guerrier pour le ceinturer avant qu'il ne s'élance à la poursuite des vermines. Avec l'aide de deux robustes loutres, elle l'éloigna de la dépouille de la vipère, que les autres s'affairaient déjà à enterrer.

La souris continuant à se débattre, Vivelame lui arracha presque l'épée du dos pour qu'il ne puisse pas s'en servir et l'envoya valser dans un buisson d'une main, tandis que de l'autre, elle essayait de le retenir. La hase était inquiète; jamais on n'avait entendu parler de quelqu'un en proie à la soif de sang qu'on avait réussi à neutraliser; et, elle était assez bonne guerrière pour s'en rendre compte, Martin avait autant de force et était aussi bon guerrier que bon nombre de blaireaux adultes. Une loutre de plus se joignit à eux pour empêcher Martin de partir au pas de course contre les varmines. La piste étant encore toute fraîche, il les rejondrait sans problème, et malgré tous ses dons, se ferait tuer et les empêcherait de mener à bien leur mission.

La souris donna un coup de patte dans le museau de Vivelame, qui en vit trente-six chandelles. En temps normal, si c'avait été un ennemi, elle aurait riposté avec un bon coup de ses incisives tranchates, mais Martin n'était pas dans son état normal, et il était hors de question de lui faire le moindre mal. Une des loutres se prit un coup de patte vers la gorge et s'écroula, assommé, faisant trébucher la deuxième loutre qui lâcha Martin durant un instant. Dès lors, la souris n'eut aucune peine à se débarasser de la hase et de la loutre, et il s'élança pour récupérer son arme avant de se mettre à courir en direction des vermines.

Vivelame se releva avec peine et jura dans un langage que je ne reproduirai pas ici. Elle cria à l'adresse de ses coureurs de fond qu s'élancèrent à sa suite, derrière le guerrier en proie à la soif de sang.

Martin, incapable de se maîtriser, car il était maintenant complètement sous l'emprise de la soif de sang, courait en suivant la trace qu'avaient laissé les vermines après leur passage.
Heureusement pour lui, il y avait plusieurs heures qu'elles s'étaient éloignées. Cependant, le guerrier trébucha sur un corps mou et velu.

Une hermine.
Avec une énorme blessure dans le cou.
Et le visage tuméfié.
La vipère morte avait été vengée.

Cela enleva à Martin sa soif de sang, et il se mit à attendre que les autres arrivent. Maintenant, ils avaient un ennemi de moins à tuer.

*Mousseray redeviendra-t-elle tranquille un jour?*

Cela ne faisait pas si longtemps que ça avait commencé, pourtant Martin était inquiet. C'était déjà une semi-guerre, mais qu'arriverais-t-il lorsque des hordes de vermines sanguinaires attaqueraient.
De plus, ils n'étaient qu'un petit groupe et seul Biso le Héros pouvait les aider. Mais quand arriverait-t-il?

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Vivelame arriva la première à côté de Martin. Elle soupira. Cette soif de sang était décidément un grave fléau.

Soudain, son regard se posa sur l'hermine. Elle la fixa un instant, le regard ahuri, tandis que les autres les rejoignaient. SOn regard glissa ensuite vers la souris qui se tenait debout sans montrer le moindre signe d'épuisement. Une fois que tout le monde fut là, Vivelame prit le commandement des opérations.

-Ces vermines n'ont que quelques heures d'avance sur nous. On ava ses séparer en trois groupes : un avec Martin qui les suit, un avec moi qui les prend par la droite et un avec Fevria qui les prend par la gauche. Des questions? Alors allons-y.

Et les trois groupes s'élancèrent.Au passage, la hase tapota l'épaule de la souris.

-On vengera toutes leur victimes.

*Mais eux, continua-t-elle pour elle-même, qui les vengera?*

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